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« As-tu terminé le rapport Dupont ? ? J'en aurais besoin au plus vite ! ! » ; « Appelle-moi ASAP. » Qui n'a jamais reçu (ou envoyé) ce genre de messages, où les formules de politesse et la cordialité ont cédé leur place à un ton expéditif, voire sec, et à une ponctuation abusive ? Si certains salariés ou manageurs ne s'en formalisent pas, pour d'autres, ce mode de communication un peu trop direct constitue une source d'agacement, voire de stress.
On pourrait aussi parler des sollicitations en dehors des heures de bureau, de la mise en copie systématique de la hiérarchie, les remarques inappropriées – voire le désintérêt manifeste en visioconférence. Ces « incivilités numériques » se sont développées avec l'utilisation des outils de travail à distance et la dématérialisation des échanges.
Petites incivilités, grands effets négatifs
Or, sous leurs dehors anodins, ces mini-agressions, souvent répétées, pèsent sur les relations entre collègues ou avec son manageur. Elles ont des effets délétères sur le bien-être au travail qui peuvent aller jusqu'à l'altération de la santé́ des salariés. Des études ont en effet montré que les personnes qui sont la cible d'incivilités sont plus susceptibles de se déclarer sujettes à̀ l'anxiété, la confusion ou encore la dépression.
Pour autant, ces incivilités, qu'elles soient intentionnelles ou non, restent la plupart du temps sous les radars dans les entreprises.
D'une part parce qu'elles sont méconnues. Beaucoup de salariés n'ont pas conscience de leur existence. D'autre part parce qu'il peut être difficile d'aborder le sujet. Sans compter que le problème est souvent structurel et révélateur d'enjeux internes : manque d'effectifs et pression accrue sur les équipes, recherche de rentabilité toujours plus marquée, etc.
Avez-vous été confronté à ce genre d'incivilités numériques ? Lesquelles exactement ? Comment les avez-vous vécues ? Vous êtes-vous livré vous-même à des incivilités numériques, sans vous en rendre compte ou sans réaliser la portée de ces dernières ? Auteur ou cible, avez-vous pu parler du sujet ? Avez-vous trouvé des solutions – individuellement ou collectivement – pour les éviter ?
Tous vos témoignages sur le sujet (en commentaire ou sur cet e-mail [email protected] ) seront les bienvenus ! Anonymat possible. Merci !
Les vrais "incivils" ne sont jamais numériques. Les vrais "harceleurs", les vrais "méchants", les vrais "toxiques" ne procèdent jamais pas écrit - mais à l'oral en face à face et toujours sans témoins. Actuellement, je suis à l'arrêt et l'on m'a reproché en entretien RH des mails que j'ai écrit en toute sincérité mais qui dépassent visiblement de certains cadres bisounours. Admettons... Mais ce que j'ai écrit en toute ingénuité n'est rien à côté de ce que l'on m'a dit ou de ce que l'on a insinué à l'oral (en réunion donc ou bien au téléphone). Seulement voilà : je ne peux pas le prouver. Et ceux que j'accuse ont bien sûr beau jeu de nier qu'ils m'ont maltraité ou bien dit ceci ou cela. Classique. : les vrais méchants, et qui savent qu'ils le sont, se cachent toujours.
Entièrement d’accord avec vous. « Merci de » n’est pas une formule de politesse, on remercie après, pas avant. L’impolitesse peut bien évidemment provenir aussi d’un subordonné mais il semble que ce soit statistiquement bien plus rare pour des raisons évidentes
@Nerundo.
Il n'y a pas que dans le sens que vous décrivez que ça dérape. Que répondre à un subordonné qui commence un courriel adressé à son manager par "merci de [ faire ceci ]... " ? Les gens ne savent (n'apprennent) plus (à) écrire.