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C'est une marée humaine qui a déferlé sur Jérusalem, sous des centaines de drapeaux bleu et blanc flottant vers le ciel. Après cinq jours de marche, des milliers d'Israéliens, partis mardi de Tel-Aviv, sont arrivés samedi après-midi dans la capitale. Avant de parcourir les derniers mètres qui devaient les mener devant le bureau et la résidence du Premier ministre Benyamin Netanyahou, les milliers de manifestants se sont interrompus pour entonner l'hymne national et lâcher des ballons jaunes, un pour chaque otage.
Visages fermés et traits tirés, une centaine de membres des familles des 237 otages enlevés le 7 octobre ont fédéré derrière eux au moins 25 000 personnes et martelé dans les haut-parleurs : « archav », « maintenant », marquant l'urgence de la libération. « Nous n'avons plus le privilège d'attendre, nous devons les ramener à la maison aujourd'hui », a déclaré à la tribune Yuval Haran, un des initiateurs de la marche, dont sept membres de la famille ont été capturés.
Passés par les villes de Mishmar Ayalon, Modiin ou encore Bin Hemed, les manifestants ont parcouru le pays d'ouest en est, sur plus de 70 kilomètres, scandant leur slogan tantôt en hébreu, tantôt en anglais, « Bring Them Home Now », « ramenez-les à la maison ». C'était le message essentiel de cette marche, à laquelle plusieurs figures politiques, dont l'ancien Premier ministre Yaïr Lapid, ont participé, et qui avait pour but d'alerter le gouvernement sur le sort des otages, retenus depuis 44 jours dans la bande de Gaza. Alors que trois d'entre eux – une jeune soldate, une femme de 65 ans et un homme de 86 ans – ont été déclarés morts ces derniers jours, Yuval s'époumone : « On ne peut plus se permettre de perdre qui que ce soit. Il faut les ramener. »
Manifestation en Israël : « On veut des réponses »
« Où sont-ils, que mangent-ils, comment dorment-ils ? On veut des réponses », souffle Myriam, 28 ans, près de la scène, dans le carré des familles. Gali, sa nièce de 13 ans qui vivait dans le kibboutz de Be'eri, était portée disparue il y a encore trois semaines. Puis sa famille a reçu un appel confirmant qu'elle faisait partie des otages. « Sa place n'est pas dans les tunnels, c'est une enfant, regardez son visage », insiste Myriam en montrant une photo de la jeune fille brune et souriante. Myriam s'impatiente, aussi : « On veut des réponses, que le gouvernement nous parle, on a l'impression qu'il nous ignore. »

La marche prenait d'ailleurs fin devant le « prime minister office », bureau et résidence Benyamin Netanyahou, de plus en plus critiqué sur sa gestion de la crise. La foule hésitait pourtant encore : quand son nom était hué par certains, d'autres leur demandaient de s'abstenir. Le soir même, les familles étaient reçues par le ministre de la Défense Yoav Gallant, et le Premier ministre a finalement pris la parole samedi soir, pressé par l'ampleur du mouvement : « Je voudrais dire aux familles des otages, nous marchons avec vous, je marche avec vous. Vos proches sont dans nos cœurs, tout le temps. » La manifestation s'est prolongée durant la soirée à Tel-Aviv. Samedi, le Premier ministre a aussi annoncé qu'il rencontrerait des familles d'otages lundi. « Tout ce qui compte pour ces familles, c'est que Bibi et son cabinet leur expliquent ce qu'il se passe », explique encore Yaara Goldman, qui fait partie du forum des familles disparues et otages.
« La Croix-Rouge ne fait pas son travail »
Parmi les autres slogans scandés, ont aussi résonné ces mots : « UN do your job, Red Cross do your job », « Nations unies faites votre travail, Croix-Rouge fait ton travail ». Des organisations internationales jugées biaisées, voire pro-palestiniennes, et qui, selon la majorité des Israéliens ne remplissent pas leurs missions les plus élémentaires. « Nous avons besoin du gouvernement parce que la Croix-Rouge ne fait pas son travail », confirme Nili Bresler. Cette femme de 71 ans a été l'enseignante d'Avinatan, enlevé au festival Supernova en même temps que sa petite amie Noa, dont le visage apeuré a fait le tour du monde. « Les terroristes ont enlevé des bébés de 9 mois ou des personnes âgées de 87 ans. Et pourtant, la Croix-Rouge succombe à la pression du Hamas. Ils ont choisi leur camp. Et c'est le mauvais camp », regrette encore Nili.
Matan, 26 ans, préfère quant à lui éviter tout discours politique. « Tout ce que nous disons, c'est qu'il y a encore près de 240 otages et que ça doit être la priorité du monde entier, pas seulement le problème des familles, du seul État d'Israël », dit ce jeune homme, dont le cousin Evyatar David, dont Le Point avait retracé le parcours le 7 octobre dernier, de son enlèvement par le Hamas au festival Nova jusqu'à son arrivée dans Gaza, sous les armes et les coups des terroristes.
Autour de son cou, pourtant, Matan ne porte pas la photo d'Evyatar, mais celle d'Andrey Koztov, 27 ans. « Il n'avait personne pour le représenter à la marche, alors j'ai choisi sa photo et appris des choses sur lui pour qu'on puisse aussi parler de lui », explique Matan. « Chaque otage est un membre de notre famille », résume-t-il, avant de s'interrompre. En fond, commence à être entamé l'hymne national israélien, Hatikva. « L'espoir », en français.
Donc 25000 yakafokon
Bah oui, yaka demander au hamas de rendre les otages, pourquoi netanyahou le fait pas dis donc ? !
Je croyais que Tel-Aviv était la capitale d'Israël ?
Même si Washington a déménagé son ambassade vers Jérusalem !
@malloi 19-11-2023 • 12h14
Ce post remet au gout du jour "le détail de l'histoire" de JMLP.
Comme quoi dans ce pays il y en a toujours pour ne rien apprendre ni rien oublier, et surtout pas l'ignoble.