Guerre Hamas-Israël : la présidente de la Croix-Rouge a rencontré le chef du Hamas

Au 45e jour de guerre, ce lundi, les forces israéliennes étendent leurs opérations contre le Hamas dans le nord de Gaza sur fond de pourparlers visant à libérer des otages.

Par J.B. AFP

Dans la bande de Gaza, le 18 novembre 2023.
Dans la bande de Gaza, le 18 novembre 2023. © Saïd Khatib/AFP

Temps de lecture : 9 min

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  • Joe Biden optimiste pour un accord de libération des otages

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Le président américain a dit lundi « croire » qu'un accord était proche pour libérer des otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza, en marge d'une cérémonie à la Maison-Blanche. Un journaliste lui a lancé la question suivante : « Est-ce qu'un accord de libération des otages est proche ? », et le président américain a répondu : « Je crois. »

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  • La création d'un État palestinien, « une garantie » pour la sécurité d'Israël, selon Josep Borrell

La création d'un État palestinien est le meilleur moyen d'assurer la sécurité d'Israël, a déclaré lundi le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, après une réunion avec les 27 ministres des Affaires étrangères.

« La meilleure garantie pour la sécurité d'Israël est la création d'un État palestinien », a-t-il estimé dans un résumé écrit de la visioconférence avec les 27 ministres après avoir effectué une tournée au Moyen-Orient. C'est « une conclusion politique fondamentale » de ses discussions dans la région, a encore fait valoir le plus haut diplomate de l'UE.

  • Rencontre entre la présidente de la Croix-Rouge et le chef du Hamas

Afin d'« avancer sur les questions humanitaires liées au conflit armé en Israël et à Gaza », la présidente de la Croix-Rouge, Mirjana Spoljaric, a rencontré lundi 20 novembre Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, en parallèle d'un déplacement au Qatar. Une rencontre effectuée « séparément » de celle avec les autorités qataries, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge dans un communiqué diffusé lundi soir.

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  • Gaza : Poutine va participer à un sommet en ligne des Brics

Le président russe Vladimir Poutine participera, mardi, à un sommet virtuel des pays des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) consacré au « conflit israélo-palestinien » en pleine guerre de Gaza, a indiqué le Kremlin, ce lundi. La présidence russe n'a donné aucune précision quant à l'agenda de cette rencontre en ligne des dirigeants de ce bloc de pays émergents, en quête d'un équilibre mondial moins centré sur les États-Unis et leurs alliés européens.

Par ailleurs, en conséquence du retrait par Pretoria de tous ses diplomates en poste en Israël à la veille de ce sommet virtuel, l'État hébreu a décidé de rappeler son ambassadeur en Afrique du Sud, comme l'a annoncé lundi son ministère des Affaires étrangères. « Suite aux dernières déclarations sud-africaines, l'ambassadeur d'Israël à Pretoria a été rappelé à Jérusalem pour consultations », a indiqué sur X (ex-Twitter) le porte-parole du ministère Lior Haiat, sans préciser la nature des propos en question.

  • La France appelle la Chine à accroître son aide aux Palestiniens

La Chine doit « contribuer nettement plus » à l'aide humanitaire fournie par l'ONU aux civils palestiniens, a affirmé, ce lundi, la présidence française après un appel entre Emmanuel Macron et son homologue chinois Xi Jinping. À ce jour, le soutien de Pékin à l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) « est extrêmement limité, de l'ordre d'environ un million de dollars par an, et nous encourageons donc au plus haut niveau les autorités chinoises à faire beaucoup plus », a dit l'Élysée à des journalistes.

Paris appelle aussi Pékin, « qui est peu ou prou le premier partenaire commercial de chaque pays du Moyen-Orient », à « pouvoir aussi utiliser cette influence afin d'éviter toute escalade » dans le conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

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  • L'armée israélienne étend ses opérations

Les forces israéliennes « étendent » encore, ce lundi 20 novembre, leurs opérations contre le Hamas dans le nord de la bande de Gaza sur fond de pourparlers visant à libérer des otages entre les mains du mouvement islamiste en échange d'une trêve dans les combats.

De violents combats ont eu lieu dimanche dans le centre de Gaza-ville avec des tirs de chars israéliens répondant à ceux des lance-roquettes des combattants palestiniens, et les frappes aériennes se sont intensifiées en soirée. Un journaliste de l'Agence France-Presse sur place a entendu une succession des bombardements aériens rapprochés et vu des colonnes de fumée s'élever au-dessus du camp de réfugiés de Jabaliya.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 41 membres d'une même famille sont morts dans une frappe israélienne sur leur maison à Jabaliya. L'agence palestinienne Wafa a fait état d'une frappe dans la nuit sur l'hôpital indonésien, au nord de Gaza-ville. Au moins « 12 patients et leurs proches » ont été tués et « des dizaines blessées », selon Ashraf al-Qidreh, porte-parole du ministère de la Santé du Hamas. « L'armée israélienne assiège l'hôpital indonésien et nous redoutons qu'il s'y passe la même chose qu'à al-Chifa. »

De plus amples détails sur cet assaut ont été communiqués dans la soirée de lundi, dont l'évacuation de 200 patients, selon le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas. Cette évacuation s'est faite en coordination avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a-t-il précisé, une condition posée par les médecins gazaouis pour obtenir la garantie qu'aucune ambulance ne sera bombardée après qu'Israël a visé une ambulance dans le nord de la bande de Gaza. « Il reste encore 400 patients à l'hôpital et nous travaillons avec le CICR à les évacuer vers l'hôpital Nasser de Khan Younès », dans le sud de la bande de Gaza, pour « ensuite les répartir », a ajouté Ashraf al-Qidreh. En outre, « environ 2 000 déplacés » se trouvent dans l'hôpital indonésien et à ses abords, parmi les 1,6 million de déplacés que compte le petit territoire.

L'armée israélienne a de son côté affirmé continuer « à étendre ses opérations dans de nouveaux quartiers de la bande de Gaza », notamment dans le secteur de Jabaliya. Cinq soldats ont été tués, portant à 64 le nombre de militaires tués à Gaza depuis le début de la guerre, a précisé l'armée.

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  • L'otage Noa Marciano « assassinée » selon Tsahal

Au cours des derniers jours, la tension s'est concentrée sur l'hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza, désormais sous le contrôle de l'armée israélienne qui a dit avoir découvert un tunnel long de 55 mètres et creusé à 10 mètres de profondeur contenant des « lance-grenades, des explosifs et des kalachnikovs ».

L'armée israélienne a diffusé dimanche soir des images présentées comme venant des caméras de surveillance de l'hôpital al-Chifa de Gaza et montrant selon elle des otages enlevés le 7 octobre, jour de l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien. Elle est revenue sur le sort de la caporale Noa Marciano, 19 ans, dont la dépouille a été retrouvée la semaine dernière.

Selon l'armée, Noa Marciano a été « transportée vivante » à Gaza et était détenue près de l'hôpital al-Chifa. Or lors de combats son ravisseur « a été tué et Noa blessée », a indiqué dimanche soir le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari. « Selon un rapport d'autopsie indépendant, les blessures de Noa ne menaçaient pas sa vie […] mais selon les renseignements que nous avons en notre possession, des renseignements concrets : des terroristes du Hamas l'ont transportée à l'hôpital al-Chifa et l'ont rapidement assassinée », a-t-il ajouté.

    • 31 bébés prématurés évacués

    Vingt-neuf bébés prématurés qui étaient encore dans l'hôpital al-Chifa de Gaza après son évacuation, samedi, sont arrivés en Égypte lundi via le terminal de Rafah, a rapporté le média d'État égyptien Al-Qahera News. Les nourrissons ont été évacués dimanche de l'établissement, que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait décrit comme une « zone de mort ». Au total, 31 bébés prématurés ont été évacués de cet hôpital, mais il n'a pas été possible d'expliquer dans l'immédiat pourquoi seuls 29 sont arrivés en Égypte.

    Dans la soirée de lundi, le chiffre des nourrissons évacués avec succès vers l'Égypte a de nouveau été revu à la baisse par l'ONU, faisant état de 28 bébés. « Aujourd'hui, 28 des 31 bébés prématurés, qui avaient été évacués de l'hôpital al-Chifa hier, ont été transférés en toute sécurité à (l'hôpital) el-Arish pour recevoir un traitement médical en Égypte », a déclaré lundi sur X (ex-Twitter), Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

    Le représentant onusien a également précisé que douze d'entre eux avaient été acheminés vers Le Caire. Trois bébés prématurés sont néanmoins toujours hospitalisés dans le sud du territoire palestinien, a-t-il indiqué.

    • Deux tiers des Gazaouis déplacés selon l'ONU

    Samedi, le chef de l'OMS avait décrit l'hôpital al-Chifa comme une « zone de mort » où la situation était « désespérée » en raison du manque d'eau, d'électricité, de médicaments, de nourriture et de matériel médical. L'organisation onusienne prépare l'évacuation vers d'autres hôpitaux de Gaza des 291 patients restants, incapables de se déplacer sans assistance médicale.

    La guerre a été déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre, d'une ampleur inédite dans l'histoire du pays. Selon les autorités, 1 200 personnes ont été tuées ce jour-là, en grande majorité des civils. En représailles, Israël a juré d'« anéantir » le Hamas, son armée pilonnant sans relâche le petit territoire. Mais l'ampleur des destructions et le bilan des victimes suscitent les réprobations d'une partie de la communauté internationale.

    Au total, 13 000 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre, dont plus de 5 500 enfants, selon le mouvement islamiste. L'ONU considère que plus des deux tiers des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés par la guerre dans le territoire soumis depuis le 9 octobre à un « siège complet » par Israël, qui bloque les livraisons de nourriture, d'eau, d'électricité et de médicaments.

    • Macron épingle Netanyahou sur les « trop nombreuses pertes civiles à Gaza »

    Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a condamné dimanche les « événements horribles » ce week-end à Gaza, estimant que certaines actions de l'armée israélienne comme la frappe sur l'école de Jabaliya pourraient constituer des « crimes de guerre ». Dimanche soir, Médecins sans frontières (MSF) a indiqué que 122 patients sont arrivés en « quelques minutes » à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud de Gaza) après une frappe israélienne à environ un kilomètre de ce complexe où l'ONG est déployée.

    Le président français Emmanuel Macron a interpellé le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou sur les « trop nombreuses pertes civiles à Gaza », lui rappelant la « nécessité absolue de distinguer les terroristes de la population », selon l'Élysée.

      • Les négociations sur les otages israéliens se poursuivent

      En ce 45e jour de guerre entre le Hamas et Israël, ce lundi 20 novembre, les négociations avancent sur la libération d'otages parmi les 240 personnes enlevées et ramenées à Gaza le 7 octobre. Dimanche, le Qatar, qui mène une médiation, a affirmé qu'il ne restait que des obstacles « très mineurs », notamment « logistiques » et « pratiques » en vue d'un accord, sans fournir de calendrier.

      L'adjoint au conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, Jon Finer, a estimé sur NBC que l'accord était « plus proche que jamais » et incluait la libération de « plusieurs dizaines » d'otages contre une « période prolongée de pause, plusieurs jours » dans les combats. En Israël, la pression s'accentue sur le gouvernement, qui refuse jusqu'ici tout cessez-le-feu sans libération des otages. Leurs proches vont rencontrer lundi soir « l'ensemble du cabinet de guerre » israélien. À Londres, un rassemblement s'est tenu pour demander la libération des otages, incluant Emily, une fillette qui a célébré vendredi son 9e anniversaire en captivité. « Elle n'a que 9 ans, sa place est à la maison avec nous », a lancé sur place son père, Thomas Hand.

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Commentaires (24)

  • CLAUDINALBI

    Castorlux 20-11-2023 • 23h22

    Beaucoup de gazaouis sont soignés en Israel, et se plaignent de ne pas pouvoir revenir à Gaza, mais ils réussissent à parler avec leur famille...

  • castorlux

    Tant que le Hamas détient les otages israéliens comment peut on donner de la crédibilité à la tentative de victimisation du Hamas ? Les otages du Hamas ce ne sont pas seulement les otages israéliens mais aussi tous les habitants de Gaza, bouclier humain dont les intégristes n ont rien à faire. Leur seul objectif est de détruire Israël quitte à mettre à risque les hôpitaux et écoles de Gaza

  • CLAUDINALBI

    Alain (Paris)  20-11-2023 • 14h45
    J'aime beaucoup votre Palestine mise entre guillemets... Cher Alain, ceci est écrit sans aucune ironie !...
    J'essaie depuis de nombreuses années de savoir où se limite les frontières, je n'y réussis jamais...
    Et puis, entre nous, qui est vraiment Amoud Abbas ?...
    Et qui oublie ou ne sait pas qui était Arafat...
    Je n'attends aucune réponse de votre part...
    2 états distincts, mais où était donc l'autre, avant qu'Israel ne soit créé...
    Les commentaires de Flytoxx sont formidables...
    Celui ailleurs de guy bernard aussi, qui tentait de nous expliquer les origines des origines...
    Balfour est bien loin, désormais, et les anglais, aujourd'hui, si silencieux... Amicalement, Claudine...
    Ps : je n'écris pas sur un ordi, je suis en mode surveillance d'un proche en soins palliatifs... J'aide parfois les familles à pouvoir trouver un peu de repos... Très ponctuellement... Je ne m'en fais ici aucune gloire, ceci pr expliquer que parfois, la nuit, je suis à vif de ne pas sombrer ds le sommeil... Ceci pour expliquer l'humour personnel auquel je me raccroche... Nous approchons d'ailleurs du 31 novembre, black friday, ...
    Dans quel état allons nous retrouver l'ensemble des otages... ?...