Les agressions de maires en hausse de 15 % en 2023, selon une estimation

Après une augmentation de 32 % des agressions en 2022, le ministère de l’Intérieur table sur une nouvelle progression sur l’année en cours.

Par I.M. avec AFP

L'agression du maire de L'Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, et de sa famille à leur domicile en juillet avait donné lieu à plusieurs rassemblements de soutien devant les mairies de France.
L'agression du maire de L'Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, et de sa famille à leur domicile en juillet avait donné lieu à plusieurs rassemblements de soutien devant les mairies de France. © EMMANUEL DUNAND / AFP

Temps de lecture : 2 min

Même s'ils « résistent », les maires continuent d'être la cible d'un nombre croissant d'agressions, estime une enquête Cevipov publiée dimanche 19 novembre dans Le Monde. Ainsi, les agressions à leur encontre devraient encore progresser de 15 % en 2023. Avec près de 8 000 répondants, la 5e enquête du Cevipof réalisée pour l'Association des maires de France (AMF) à deux jours de son congrès a obtenu un taux de réponse « exceptionnellement élevé », commente son auteur, le politologue Martial Foucault. Signe selon lui que les élus avaient « des messages à faire passer ».

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Après une hausse de 32 % des agressions en 2022, soit 2 265 plaintes et signalements, le ministère de l'Intérieur table sur une nouvelle hausse de 15 % en 2023. Au total, 69 % des maires interrogés par le Cevipof déclarent avoir déjà été victimes d'incivilités (+ 16 points par rapport à 2020), 39 % avoir subi injures et insultes (+ 10 points) et 27 % avoir été attaqués sur les réseaux sociaux (+ 7 points), les violences physiques restant rares.

Une « fatigue républicaine »

Autre enseignement, le rythme des démissions de maires a augmenté de 30 % par rapport au mandat précédent, avec plus de 1 300 comptabilisées depuis 2020, chiffre révélateur d'une « fatigue républicaine ». Parmi les facteurs d'explication, Martial Foucault fait état d'un « sentiment d'impuissance » des maires, confrontés à la réalité de plus en plus complexe et chronophage de leur mission. Les maires invoquent aussi la « trop forte exigence des citoyens » et les difficultés à concilier exercice du mandat et vie personnelle ou professionnelle. L'insuffisance des indemnités n'arrive qu'en 7e position.

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Interrogés sur ce qu'il faudrait changer, 50 % suggèrent pourtant de revoir à la hausse leurs émoluments, à la charge de l'État. « S'ils ne s'engagent pas pour gagner de l'argent, ils ne sont pas prêts à en perdre non plus », note l'auteur. Les maires demandent aussi l'augmentation du crédit d'heures accordées par leur entreprise pour exercer leur mandat et l'instauration d'un nombre minimum obligatoire d'absences financées par l'entreprise.

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Âgés en moyenne de 60 ans, huit maires sur dix sont des hommes et 40 % sont retraités. Ils consacrent en moyenne 32 heures par semaine à leur mandat et perçoivent un niveau moyen de rémunération comparable au smic horaire (10,85 euros brut) dans les plus petites communes, le double pour les plus de 50 000 habitants. Avec près d'un million de candidats aux municipales, l'engagement local n'est « pas encore menacé » et « les maires résistent à l'accumulation de crises », conclut l'auteur, même s'il y a besoin selon lui de « réviser les conditions d'exercice ».

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Commentaires (8)

  • JIPAN

    En résumé de ce que je viens de lire, on peut dire que nous sommes toutes et tous bien d'accord sur le désastre qui s'annonce... Quand ?

  • malloi

    L'idéologie du laxisme et de l'excuse véhiculée par la gauche dans tous les domaines depuis des décennies explique évidemment cette dérive. La pédagogie est inutile sans un usage résolu et sans états d'âme de la sanction. Langage d'extrême droite pour cette bien-pensance qui nous étouffe...

  • Mh67

    Il n’y a plus de respect. Et celui-ci dépend de l’éducation parentale. Mais comme certains parents ne respectent plus rien ce n’est donc, malheureusement, pas vraiment étonnant que la jeunesse ne respecte plus rien.