Football : pourquoi il faut réformer d’urgence les trêves internationales

LE TACLE DU LUNDI. Avec des joueurs de plus en plus éprouvés sur le plan physique, les calendriers doivent impérativement être mieux pensés.

Par Adrien Mathieu

Antoine Griezmann accumule les matchs sans s'arrêter en 2023.
Antoine Griezmann accumule les matchs sans s'arrêter en 2023. © MATTHIEU MIRVILLE / Matthieu Mirville / DPPI via AFP

Temps de lecture : 3 min

En voyant Eduardo Camavinga et Warren Zaïre-Emery se blesser avec l'équipe de France de football, entraînant des indisponibilités de plusieurs semaines, on a dû grincer des dents du côté du Real Madrid et du Paris Saint-Germain. Si ces blessures auraient évidemment pu se produire aussi dans leurs clubs respectifs, force est de constater que les pépins physiques se multiplient avec des calendriers sans répit pour les joueurs.

Le nombre de matchs est devenu vertigineux ces dernières années : un plus grand nombre de qualifiés pour l'Euro, la création de la Ligue des nations et de la Conference League… Et si certains n'ont pas envie de les plaindre au regard de leurs colossaux émoluments, on regrette tout de même cette cadence infernale, qui tourne à l'overdose de football.

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Une réforme déjà proposée par Wenger, mais contestée

Avec cette nouvelle fenêtre internationale de novembre, c'est déjà le troisième rendez-vous pour les sélections depuis le début de la saison. Si les Bleus sont déjà qualifiés et ont pu dérouler face à Gibraltar, avec à la clé un record historique, d'autres équipes doivent encore jouer des matchs à enjeu avec de l'intensité, et forcément un risque accru de blessures. Certains ont déjà proposé des réformes afin d'harmoniser les calendriers, à l'image d'Arsène Wenger qui proposait en 2021 de rassembler les matchs internationaux pendant deux trêves de trois semaines, avec une réduction du nombre de matchs de qualifications.

À LIRE AUSSI Warren Zaïre-Emery, le nouveau diamant du football français Sauf que l'ancien entraîneur emblématique d'Arsenal voulait introduire en contrepartie une Coupe du monde supplémentaire, au rythme d'un Mondial tous les deux ans ! Derrière de bonnes intentions, comme trop souvent malheureusement dans le ballon rond, il y a l'appât du gain. Kylian Mbappé s'était opposé à cette idée : « Cela rendrait cette compétition “normale”, ce qui ne doit pas être le cas. L'Euro, la Coupe du monde, la Ligue des nations… Nous aimons jouer, mais c'est trop. Si les gens veulent voir de la qualité, je pense que nous devons faire des pauses. »

Pourquoi ne pas imaginer une trêve automnale et une autre au printemps, avec à chaque fois une bonne pause de trois semaines pour enchaîner les matchs éliminatoires dans des groupes plus resserrés ? On y gagnerait certainement en qualité : le 14-0 face à Gibraltar a prouvé encore une fois qu'en Europe, certaines sélections accusent un trop grand écart pour se frotter aux grands du continent. On pourrait très bien les regrouper ensemble dans un premier tournoi de qualifications, comme il en existe en Asie et Amérique du Nord.

Le rythme ne va pas ralentir, bien au contraire

Les footballeurs et entraîneurs sont-ils prêts à monter au front et réclamer des calendriers plus assouplis, quitte à être moins payés ? Pour l'instant, les prises de parole sont rares à ce sujet. Jules Koundé, Toni Kroos ou encore Jürgen Klopp se sont prononcés sur cette question, sans pour autant passer aux actes. Pep Guardiola estime qu'un refus de jouer serait significatif : « Il n'y a qu'une seule solution pour changer quelque chose. Peut-être que si tous les joueurs décidaient eux-mêmes de dire “stop”, les choses évolueraient. »

Les joueurs sont à un réel tournant : avec la réforme de la Ligue des champions décidée par l'UEFA, qui entrera en vigueur l'année prochaine, le nombre de matchs va encore augmenter. Et la Fifa n'est pas en reste puisque, prochainement, la Coupe du monde des clubs va elle aussi changer de formule en passant de 7 à 32 équipes. Dans les années 2000, un international confirmé pouvait jouer entre 50 et 60 matchs par saison. Désormais, les standards se situeront aux alentours des 70 rencontres en moyenne. À ce rythme-là, il y aura encore plus de casse.

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Commentaire (1)

  • INTERSTELLAR

    Le temps de jeu pourrait être réduit à 60 minutes au lieu de 90. Les mi-temps devenant des quarts-temps de 15 minutes. Quand on veut trouver une solution, il suffit de réfléchir à peine 1/4 de seconde et EURÊKA ! (En attendant, le foot je m’en contrefiche).